Selon elle, il ne faut pas sous-estimer l’importance de la santé mentale dans une épreuve comme celle-ci. Originaire de Campbellton, elle appuie la campagne de l’Arbre de l’espoir depuis bon nombre d’années, mais c’est son séjour à l’Auberge Mgr-Henri-Cormier qui l’a vraiment touchée.
Une des choses qui me dérange beaucoup, c’est que lorsque tu apprends que tu as un cancer, les gens ont tendance à te dire que tout va bien aller et que tout est OK. Ceci me frustre parce que la réalité n’est pas aussi simple et je pense que ces phrases ne font rien pour aider la santé mentale de ceux et celles touchés par le diagnostic. Ce n’est pas la réalité. La vérité, c’est que ce ne sera pas facile, ce ne sera pas rose et il y aura des moments où tout n’est pas OK. L’important, selon moi, c’est d’accepter la réalité du cancer et de se trouver une raison ou une motivation pour combattre et de foncer.
Souvent, dans les films, les émissions et même dans les publicités, on voit que lorsque le médecin confirme un diagnostic de cancer, c’est comme si tout se ralenti pour le patient comme en slow motion. C’est comme cela que je me suis sentie moi-même. Je savais que le médecin me parlait, mais avec le choc de la nouvelle, je ne pouvais pas entendre ce qu’il me disait. J’ai passé les premières semaines après mon diagnostic à pleurer et à me demander pourquoi ceci m’arrivait. J’étais maman de deux jeunes enfants. Ils avaient besoin de moi. Finalement, après ces premières semaines, je me suis dit que je devais accepter la réalité de mon cancer et j’ai décidé de me battre pour mes enfants et ma famille.
En regardant en arrière, je réalise que pendant toutes les épreuves dont j’ai dû faire face dans cette bataille, le plus important pour moi, c’était mes enfants et mes proches. Je ne pensais pas vraiment à moi-même. D’un côté, je voulais être forte et gagner cette bataille pour eux. De l’autre côté, de voir mes proches chaque jour me donnait des forces pour continuer dans mon combat.
C’est pourquoi une épreuve qui a été particulièrement difficile pour moi a été de me séparer de mes enfants pendant six semaines afin de me rendre à Moncton pour recevoir des traitements de radiothérapie. Voir mes enfants me donnait des forces. Ça me remontait le moral. Ne plus être capable de les voir chaque jour a été très difficile pour moi. Par chance, cette épreuve m’a apporté aux portes de l’Auberge Mgr-Henri-Cormier.
Que dire de l’Auberge? J’ai bâti des liens pendant ces six semaines qui durent toujours. On vit tellement d’émotions ensemble. Quelques années plus tard, j’ai invité certains amis rencontrés à l’Auberge à mon mariage. Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer l’impact de la santé mentale sur notre capacité à passer à travers des épreuves et cet endroit en a tellement fait pour mon mental. Tout le monde à l’Auberge se comprend. On est tous malades. Plusieurs n’ont plus de cheveux et c’est normal. Même dans ces moments difficiles, on peut rire ensemble et avoir du fun ensemble.
Je craignais m’éloigner de mes proches pour recevoir ces traitements à Moncton, mais l’Auberge a été une lumière dans ce parcours pour moi. C’est pourquoi j’appuie fièrement la campagne de l’Arbre de l’espoir. J’ai vu de mes propres yeux les soins et services auxquels nous avons accès dans notre province grâce à cette campagne. Pour ceux et celles qui habitent à l’extérieur de la région de Moncton, l’Auberge c’est un endroit spécial et important. C’est une famille lorsqu’on doit être loin de sa propre famille. Sans l’Arbre de l’espoir, il n’y aurait pas d’Auberge; sans parler des autres contributions toutes aussi importantes de la campagne. Alors j’espère sincèrement que les gens continueront à être généreux et à donner à la campagne de l’Arbre de l’espoir.
L’Arbre de l’espoir est une campagne de collecte de fonds annuelle durant laquelle des fonds recueillis sont dédiés à l’amélioration du confort et des soins offerts aux patients atteints de cancer.
Pour faire un don :
1 800-862-6775
arbredelespoir.ca